Tout
était dans Hérodote, les krossais et les machines.
Ne pas oublier qu’Hérodote a observé les pyramides
dans leur perfection, c'est-à-dire à faces lisses…avant que les Egyptiens ne se
servent des pierres du revêtement popur batir leurs propres maisons.
On
peut en conclure que lorsqu’Hérodote
parle de krossais ou de bomides, ces termes ne peuvent évoquer les degrés tels
qu’ils nous apparaissent aujourd’hui, à l’état de squelette auquel on aurait
enlevé la peau.
Ce qu’il désigne par Krossai ou bomide
est quelque chose de différent. Ces termes sont d’ordinaire traduits sous les
appellations de plate forme, d’escalier, de corbeaux, de socles.
En fait toutes ces appellations sont
exactes pour désigner les krossais qui d’une part servent de plates formes pour
installer les machines, apparaissent comme des corbeaux en saillie par rapport
à la pyramide et dont l’ensemble constitue un grand escalier qui va permettre
de hisser les pierres aux différents niveaux.
Ces
krossais jouent en quelque sorte le même rôle que les échafaudages dans nos
constructions modernes. Indispensables pendant la construction, inutiles
ensuite, il est donc logique qu’ils soient enlevés pour révéler la pyramide
dans toute sa majesté. Si nous ne disposons d’aucune trace de ces structures,
c’est qu’elles ont été enlevées une fois les pyramides terminées et étant
spécifiques à la construction des pyramides, elles n’ont plus été utilisées
ensuite.
Avant
les pyramides, les mastabas ont joué le même rôle de sépulture. Puis l’on a
superposé les mastabas pour aboutir à la pyramide à degrés. Si l’on y regarde
de près, les grandes pyramides lisses de Gizeh sont des pyramides à degrés dont
les degrés ont été réduits à leur plus simple expression et qu’il suffisait de
combler pour aboutir à des cotés parfaitement lisses.
Cependant
ce que l’on a gagné en esthétique, on l’a perdu en facilité de construction.
Les degrés sont tellement réduits qu’ils ne permettent pas à des ouvriers d’y
travailler efficacement. L’espace de travail est beaucoup trop réduit pour
permettre de hisser les gros blocs de pierres…
C’est la raison
des krossais. En même temps que la pyramide on érige une structure de pierres
qui s’appuie sur la pyramide en construction et constitue une série de degrés
qui permettent aux ouvriers de travailler en sécurité. Chaque étage de krossais
englobe 2 ou 3 étages de la pyramide. Ce qui augmente d’autant la hauteur des
krossais mais assure une largeur de travail permettant d’installer les machines
nécessaires pour hisser les gros blocs de pierres. Au fur et à mesure que la
pyramide s’élève les krossais recouvrent celle-ci à la façon de nos
échafaudages qui cachent la construction en cours.
Les krossais
s’appuient sur la pyramide, l’épousent en quelque sorte et donnent l’apparence
d’un énorme escalier dont les marches sont occupées par les machines qui
permettent de hisser les pierres marche par marche. Ce dispositif ne nécessite
que très peu de pierres supplémentaires par rapport à la pyramide d’autant plus
que les pierres qui constituent ces plates formes successives peuvent être
utilisées pour le lissage final de la pyramide. Ce dispositif présente de plus
l’avantage d’employer un nombre constant d’ouvriers tout au long de la
construction de la pyramide. Si au début c’est tout le périmètre de la pyramide
qui est doublé de krossais, au fur et à mesure que la pyramide prend de la
hauteur, les chemins sur chaque face ont tendance à diminuer gagnant en hauteur
ce qu’ils perdent en largeur. Au final tout au long de la construction, ce sont
un nombre identique de machines et d’hommes qui sont ainsi employés.
Les machines
J’ai imaginé ces
machines à partir du texte d’Hérodote qui nous apprend qu’elles étaient en bois
et suffisamment légères pour être facilement déplacées d’un niveau à un autre.
A
partir du moment où le fer n’était pas connu, pas plus que la roue ou la
poulie, c’est en m’appuyant sur l’effet de levier que j’ai reproduit la machine
qui a du être utilisée par les Egyptiens. L’effet de levier décuple les forces
mais ne permet de soulever de grosses pierres que sur une faible hauteur. Cet
inconvénient nécessite de répéter l’opération en augmentant chaque fois le
point d’appui et les soubassements sur lesquels repose la pierre
.
Un
tel résultat peut être obtenu en empilant des madriers ou des pierres les uns
sur les autres avec le risque d’instabilité et d’accident. Mais Hérodote évoque
des machines en bois que l’on peut hisser d’un étage à un autre…C’est sur cette
base que j’ai imaginé une machine qui répond à toutes les exigences et permet
de hisser sans effort et sans danger de gros blocs de pierre.
On
peut supposer que les blocs de pierre qui ont été mis sur un traineau de bois
dès la carrière pour être tirés jusqu’au pied des pyramides demeurent sur ce
même traineau jusqu’à l’emplacement définitif. Cela permet de pallier les
problèmes qui pourraient découler de la différence de taille d’un bloc à un
autre…tandis qu’avec des traineaux de taille identique le travail à la machine
va s’en trouver facilité.
A
chaque pilier de la machine ce sont deux séries d’encoches qui sont fixées.
L’une sert à maintenir la pierre aux différents niveaux et l’autre à déplacer
le point qui sert d’appui pour l’effet de levier.
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